Alexandra Otieva Aquarelle – art instantané

Notre rencontre avec Alexandra Otieva a eu lieu au Bal de Vienne à Mouscou, où l’artiste a présenté l’aquarelle «Baie» pour une loterie caritative.

Alexandra, au Bal de Vienne plusieurs invités ont-ils fait attention à votre belle robe avec les motifs vifs?

Merci, cette robe a été faite d’après les motifs de ma peinture «Pavots». A mon avis c’est une bonne idée de transmettre les aquarelles sur des tissus et d’en coudre des robes très feminines et romantiques. C’est déjà la deuxième robe d’après les motifs de mes peintures. La première robe d’après le dessin de la peinture «Floraison des pivoines» a été cousue spécialement à mon exposition personnelle.

Et pourquoi avez-vous choisi une telle technique à haute intensité de travail «l’aquarelle sur papier humide»?

L’aquarelle est une dame très capricieuse ! Vous ne pouvez pas vous tromper, car la peinture est immédiatement absorbée par le papier. Ce n'est pas de l'huile, quand vous pouvez peindre une semaine, deux, plusieurs années... Il est impossible d’interrompre le travail sur une aquarelle même pour une minute. L’aquarelle est un art instantané.

Et où trouvez-vous votre inspiration?

Bien sûr, c’est la musique, le théâtre, les rencontres avec des gens intéressants. L’art demande de l’élan. Il arrive qu'une semaine, un mois, deux, trois passent, quand je n'écris pas du tout, et la peur d'une "feuille blanche" apparait, comme chez les écrivains ou les compositeurs. On se fait conscience... Et quand, enfin, l’inspiration arrive, la peinture se range elle-même dans ma tête et se met sur le papier.

En quoi consiste l’ exclusivité de vos œuvres?

Style, manière de peindre, grand format et personnalité. Dans la série de paysages l’effet décoratif devient de second rang. Ici c’est l’humeur qui règne. J’essaie de ressentir et de transcrire la particularité du paysage qui donne aux œuvres de l’accent unique. La quintessence de ma sensation est représentée par quelques œuvres presque abstraites, reposant entièrement sur des accords chromatiques.

Participez-vous souvent à des manifestations culturelles et mondaines en Russie et à l'étranger?

Je suis inspirée par une telle attention et l’estimation de l’œuvre. Parmi les événements récents, je veux relever mon vernissage à Beaulieu-sur-Mer. Dans un bâtiment élégant dans le style des "belles époques" ont été présentés environ 70 peintures et un album qui reflète mon œuvre au cours des 15 dernières années. Ma série de peintures florales a bien complété le défilé floral traditionnel de Tatyana Trydvornova à la Villa Rothschild. Cette année je vais participer au festival "Symphonie de la Côte d'Azur" au Grimaldi Forum et à la célèbre station italienne de Montecatini-Ter-Me en septembre dans le cadre du festival "Les yeux noirs". Je suis heureuse de participer au festival de Pâques à Nice le 1er mai. Je me prépare à deux expositions personnelles dans le cadre de la célébration de 50 ans de l'Association franco-russe de Menton-Sotchi en juin et à Beaulieu-sur-Mer dans le bâtiment de la Rotonda du 5 au 6 août, ainsi qu’à l'exposition sous le patronage de l'UNESCO à Monaco en juin et à l'exposition «Art Monaco» en octobre.

Travailler dans le domaine du design pour la soie et la porcelaine est un développement logique du potentiel créatif?

L'aquarelle est une peinture étonnante, transparente, applicable à tout. La plupart de mes œuvres ont un caractère décoratif. Je suis fascinée par la création du design des foulards en soie. J’ai des commandes concrètes.

Le désir de travailler avec un imprimé sur la porcelaine est apparu par hasard. J’ai vu un rêve: l’hôtel « Ritz » sur la place Vendôme à Paris où dans la vitrine se trouvaient les produits en porcelaine avec mes pivoines. Ce rêve a donné de l'élan pour créer un nouveau projet. Nous avons choisi des tasses à thé et à café, de la cendre d'os. Nous nous sommes entendu avec une célèbre manufacture de porcelaine ayant une histoire riche et ses traditions. Nous avons créé soigneusement le logo et le design de la boîte.

Allez-vous créer votre propre marque?

Oui, elle va s’appeler « Alexandra Otieva ». L’objectif global – c’est l’ouverture d’une boutique galerie où seront présentés pas seulement les tableaux, mais aussi les objets décoratifs exclusifs.

« Parfois il arrive de travailler debout pendant quatre heures sans pause-café... L’aquarelle - un art instantané».

C’est la France vous a tellement influencé, que vous avez décidé de devenir artiste?

Bien sûr, ce beau pays a exercé une influence importante sur moi. Mais moi, je peins depuis mon enfance. Ma première exposition à l'étranger a eu lieu en France il y a 15 ans dans une petite ville Saint-Cloud, près de Bordeaux. J’ai réussi à vendre quelques-unes de mes peintures avant l’ouverture officielle de l’exposition.

Vous habitez depuis longtemps sur la Côte D'Azur, d’où prenez-vous des images russes, par exemple, de la nature enneigée?

Nostalgie. La plus longue peinture que j’ai mûri – c’est «Samovar». Je voudrais toujours le peindre, mais je ne voudrais pas le faire d’une manière classique figurative. Une fois j’ai vu la bonne image et je l’ai réalisée.

Il y a une opinion que l'aquarelle est de courte durée.

Je ne suis pas d’accord. Les peintures à l’aquarelle sont stockées plus longtemps que celles à l'huile. Il existe des aquarelles datées du XIme siècle. Il suffit de connaître les règles de stockage. Le mieux - sous verre, dans un endroit sec loin de la lumière directe du soleil.

En France y a-t-il beaucoup d’artistes utilisant la technique «l’aquarelle sur papier humide»?

Des artistes locaux – il n’y a personne. Dans toute l'Europe, il y en a très peu.

Voudriez – vous transmettre vos connaissances aux élèves?

Oui, quand j’habitais à Nice, le mercredi les enfants venaient chez moi. Ils étaient chagrinés quand j’ai arrêté les cours. C’était dû à la recherche d'inspiration, j'ai commencé à voyager beaucoup. Et en Europe c’est toujours le voyage vers les tableaux des artistes. Ja vais à Londres chez Turner, en Espagne – chez Goya, à Paris – ches les impressionnistes.

Comment vous sentez-vous en France?

Comme à la maison. J’aime bien le climat et la nature. Ici il y a des conditions optimales pour le travail de l'artiste. Beaucoup de maîtres célèbres y sont venus pour créer en raison de l'abondance de la lumière du soleil, des couleurs étonnantes de la mer d'azur.

Magazine «Black Tie», 2015