Technique

L’aquarelle: technique dans le mouillé. ou L’aquarelle anglaise

L’aquarelle dans le mouillé (aussi appelée « mouillé sur mouillé » ou « humide sur humide »)

- est une technique qui consiste à mouiller abondamment la feuille d’eau des deux côtés et d’appliquer la peinture en une seule séance. Utilisée pour la première fois par Turner, cette technique ces dernières années est devenue de plus en plus populaire parmi les artistes visant des traits dynamiques, des effets colorés, de la transparence particulière et de la fluidité de l’image. La maîtrise de la technique demande du temps et de l'attention de l'artiste qui doit connaître avec précision le degré d’absorption d’eau du papier afin d'obtenir l'effet souhaité ( alors que l'aquarelle est déjà une peinture soluble). Après tout l'erreur dans ce genre d'écriture (contrairement à l’aquarelle glacis) n'est pas sujette à correction. Une seule erreur et la toile vole à la poubelle, et l'artiste doit recommencer le travaille! Même un maître expérimenté, travaillant sur du papier humide, ne peut pas prévoir le résultat final car le dessin reste "en mouvement" jusqu'à ce qu'il ne sèche complètement. C'est l'une des techniques les plus complexes en peinture. Elle ne vous permet pas de travailler sur des croquis ou dans des espaces ouverts et n’aime pas la lumière artificielle.

Les œuvres réalisées à l'aquarelle "mouillé sur mouillé" se caractérisent par la douceur du frottis et la texture unique de la couche de peinture ce qui ne peut être obtenu dans aucune autre technique picturale. Cette méthode d'aquarelle convient à la fois pour réaliser des paysages, transférer des effets atmosphériques, des œuvres douces et transparentes, ainsi que des œuvres expressives, lumineuses et multicolores.

La peinture est appliquée rapidement, appuyant fort et en une seule touche. Des pigments de différentes couleurs avec de l'eau appliqués sur du papier humide ne se mélangent pas jusqu'à la fin, les couleurs "poussent" les unes les autres et "s'infiltrent" les unes dans les autres, créant de nouvelles combinaisons inattendues.

L'élément aléatoire et imprévisible est toujours très souligné car il est impossible de contrôler complètement le processus de mouvement de la peinture. Aquarelle est une dame capricieuse qui exige la maîtrise de la technique, cependant elle offre des possibilités et effets extraordinaires.

Alexandra travaille toujours à l'intérieur, là où il n'y a pas de courants d'air et seulement à la lumière du jour sur une surface horizontale pour éviter les déversements. Dans ses œuvres Alexandra n'utilise pas de peinture noire et blanche car ces couleurs n'existent pas dans la nature telles qu’elles sont. L'artiste les obtient en mélangeant les couleurs du reste de la palette. Et c’est l’une des principales caractéristiques de la créativité d'Alexandra.

La seconde caractéristique de son artistisme est l'utilisation de grands formats dont les dimensions de certains dépassent les 100 cm de largeur.

Le troisième trait distinctif du travail de l'artiste est la luminosité, l’émeute de couleurs et l'émotivité du dessin.

En conclusion de notre essai sur l'aquarelle mouillé sur mouillé rappelons-nous les représentants les plus célèbres de cette technique.

L'un des artistes les plus brillants utilisant la technique de l'aquarelle anglaise est William Turner. Il a souvent recouru à la technique de l'aquarelle sur humide («le mouillé sur mouillé») quand il lui a fallu exécuter plusieurs oeuvres à la fois. Il a donc travaillé sur une série d'aquarelles paysagères destinées à être gravées ultérieurement. En tant qu’aquarelliste expérimenté il créait, selon des témoins, ses œuvres «à une vitesse monstrueuse et étonnante » et réalisait des transitions douces des couleurs tout en gardant leur fraîcheur. L'artiste dessinait simultanément quatre aquarelles trempant dans un seau d'eau l’un après l’autre du papier avec un croquis fixé sur une planche à dessin en appliquant rapidement de la peinture, il finissait ainsi une partie du dessin. À la fin il élaborait de petits et grands détails sur du papier séché, hachurait, frottait son doigt dessus et même grattait la peinture. Mettant ses idées en oeuvre, Turner ne suivait jamais la même méthode, utilisant toutes les techniques de l'arsenal du peintre- aquarelliste. Cependant il convient de noter que les aquarelles du XIXe siècle étaient proches dans leurs propriétés des gouaches modernes.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle parmi les architectes retraités de l’Académie impériale,

M. Messmacher était l’un des premiers à utiliser la technique «dans le mouillé» dans le domaine de la conception architecturale. Son aquarelle "Vue de la cathédrale de Cologne" est réalisée comme des aquarelles peintes du XXème siècle: de façon libre, avec des déversements et très pittoresque. Presque tout le dessin est créé en une seule fois, l'auteur ne complète l'architecture que par quelques endroits avec une deuxième couche de peinture laissant le premier et l'arrière plans de façon généralisée.

L’aquarelliste-autodidacte et pédagogue britannique - John Lidzey a trouvé son propre style en expérimentant. Il a dessiné sur du papier lisse (pressage à chaud) pour assurer un mouvement sans obstacle de la peinture, combinant des techniques "mouillé sur mouillé" et "mouillé sur sec". Lidzey appréciait l'imprévisibilité du résultat mais essayait en même temps de contrôler le processus.

Dans l'héritage artistique de Fonvizin Artur, les aquarelles "mouillé sur mouillé" constituent une exception: généralement l'artiste travaillait sur un papier sec avec un grand pinceau rempli d’eau et de peinture. De temps en temps il écrivait sur du papier épais rose et humidifié, apprêté de céruse, appliquant l’aquarelle sur une surface encore humide, obtenant une homogénéité de la fusion des couleurs et un "velouté spécial". C’est ainsi que sa série d'œuvres dédiée au cirque a été créée (années 50). Fonvizin a appelé cette technique "fresque".

Aquarelle, Arthur Fonvizin
Aquarelle, John Lidzey
Aquarelle, William Turner
Aquarelle, William Turner