Artiste

Aquarelles d’Alexandra

L’aquarelle est une technique capricieuse et rebelle, qui ne dévoile pas ses secrets de la  matière à n'importe qui. Le cercle de ses admirateurs est grand, mais celui des artistes maitrisant la technique ne l'est nullement. Cette technique est faite de touches, de frottements légers comme la respiration et de fines silhouettes subtilement soulignées. Alexandra Otieva est le maître de l’aquarelle sur papier humide qui est une des techniques les plus difficiles.

Le premier sentiment qu’on a on regardant ses oeuvres, c'est que l’artiste se laisse guider par la perception spontanée qu’elle a du monde. Une légère tristesse ressentie à l’occasion d’une pâle journée d'automne, la féerie de l'hiver russe enneigé, la sensation de la matérialité du monde se révèlent dans un cep de vigne sans feuilles, dans un tournesol, dans une coquille de nacre, dans des reflets rayonnants du samovar... La diversité et la générosité émotionnelle sont des qualités non seulement des aquarelles mais de l'artiste également.

Une exposition, un album ou toute autre présentation des oeuvres offrent à l’artiste la possibilité d’associer son monde intime au monde en général, de se situer dans le temps, de faire connaître la place qu’elle occupe dans l’histoire de l'art. L’individualité artistique d’Alexandra Otieva, artiste d'origine russe s’est façonnée dans des conditions difficiles propres à un territoire particulier mais étonnamment propice à la créativité. Alexandra est entrée aux Beaux-Arts dans les années 90, une démarche courageuse pour une russe. En effet, cela correspond à la période transitoire pendant laquelle les limitations artistiques imposées par le style officiel du réalisme soviétique ont disparu. Avant, le fait d'être dans le courant général garantissait un bel avenir et permettait d’avoir un atelier, des fournitures, des séjours en résidences d'artistes.

En 1990, la liberté artistique a été assourdissante, mais les artistes ont perdu leurs repères les jeunes comme les  plus expérimentés. Cette année-là Alexandra a fait son choix, un choix difficile et risqué puisque économiste de formation elle a décidé d’étudier pleinement la pratique artistique. Elle a opté pour une double profession: celle d'économiste et d'artiste peintre. Jusqu’alors elle fréquentait les ateliers de la Maison des artistes de Russie où elle fut beaucoup influencée par l'artiste aquarelliste Natalya Kozlova.

Dans les années 90 Natalya Kozlova est un vrai as de l'aquarelle. Elle maitrise parfaitement cette technique capricieuse, révèle une forte individualité tout en respectant les objectifs donnés à l'aquarelle par le régime soviétique. Dans les années 70 l'aquarelle appartient aux genres artistiques et a toute sa place dans l'art soviétique. Elle se transforme ainsi d'une technique intimiste des albums domestiques du 19 siècle à une vraie possibilité d'incarnation d'images du monde multiforme. L’aquarelle est devenue un art si sérieux qu’en 1965 a eu lieu la première exposition nationale d’aquarelles à Moscou. Des maitres comme: S. Gerassimov, A. Deyneka, N. Volkov, V. Konachevitch, A. Fonvizine et beaucoup d'autres ont en fait partie. Cette exposition a donné un élan important au développement de ce genre chez les artistes.  Il y a eu non seulement des esquisses, des natures mortes intimistes qui ont surgi mais également des œuvres à plus grande échelle. Maitrisant parfaitement la technique enseignée dans l'école des Beaux- Arts, la plus vieille du pays, "Bogolubov" de Saratov, Alexandra partage avec N. Kozlova les secrets de la flexibilité de la matière. Comme elle, elle obtient des résultats exceptionnels, joue avec la mobilité de l'aquarelle, improvise, utilise toutes les capacités de la technique pour traduire ses pensées et exprimer ses sentiments et son état émotionnel.

Il est fort probable que l’influence de cette artiste ait contribué dans la décision de sa future orientation: celle du chemin d’artiste.Alexandra a eu la profonde conviction qu’elle était prédestinée à prendre cette voie, celle de l’art et cela lui a donné une grande stabilité intérieure, l’a confortée dans son ambition d’exprimer pleinement son talent. En effet, dès son plus jeune âge elle se sentait artiste et percevait le monde en images.

Sa maman lui a toujours raconté, que déjà toute petite, à peine a-t-elle appris à tenir un crayon qu’elle a commencé à dessiner. Dans ses dessins le monde paraissait à l’envers. D’un côté c’était la particularité de la vision d’enfant et de l’autre côté – la capacité de percevoir absolument librement le monde. En , petit à petit sa vision de créateur s’est structurée et elle a pris conscience de son intention artistique sous l’influence de son père, Valeri OTIEV, qui travaillait dans les arts décoratifs appliqués. Il travaillait en tant que graveur sur métal et il a été en fait son premier enseignant de dessin. Alexandra était très heureuse lorsque son père l’emmenait avec lui dans son atelier en centre-ville. De se retrouver dans ce monde à observer le processus d’évolution de ses pièces en métal, c’était merveilleux.

Au fur et à mesure, l’adolescente artiste a peuplé son monde intérieur d’images qui ont soutenu ses créations. Le théâtre a été la deuxième source d’inspiration d’Alexandra puisque elle a même pensé devenir créatrice de costumes.

En 1990, se décider d’exercer une profession de créateur en Russie était égal au suicide. La réalité a prouvé que de nombreux peintres, acteurs, musiciens ont entrepris des études pragmatiques. C’est ce qu’Alexandra a fait mais, après sa première exposition internationale en France en 2001 avec la participation des peintres et photographes professionnels, son désir d’être artiste a été plus fort que la raison. Ses travaux ont attiré l’attention des spectateurs pour leur sincérité, leur pureté et leur originalité. Alexandra se souvient encore lorsqu’une spectatrice a pleuré devant son tableau de paysage hivernal où des petites maisons étaient enfouies dans la neige. Celle-ci lui a raconté qu’elle avait des racines ukrainiennes et que ce tableau représentait exactement le village de sa grand-mère… Lors de cette exposition quelques-uns de ses tableaux ont été achetés par des collectionneurs privés.

Alexandra a décidé d’écarter tout ce qui entravait sa création.

Elle est partie à l’étranger et malgré les difficultés rencontrées (apprendre une langue étrangère, tenter d’entrer dans une Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts à Paris, les privations matérielles, les doutes) elle a malgré tout poursuivi sa voie qui l’a conduite à vivre à Nice. En effet, Nice est la ville française qui parle aux Russes. C’est ici que A. Tchekhov, N. Gogol, I. Tourgueniev ont écrit certains de leurs livres, que l’énergie passionnée des ballets russes de Diaghilev s’est déployée. A Nice vivaient les membres de la famille du tzar qui ont contribué à l’aménagement et à la vie harmonieuse de la ville. L’âme russe se retrouve dans chaque coin de rue et Alexandra est en lien avec cette histoire et y voit le signe de destin.

Parmi la famille du tzar Nikolaï 2, sa sœur, la grande duchesse Olga Alexandrovna Koulikovskaïa-Romanova résidait à Nice. Connue comme peintre, l’héritière de la splendide maison de Romanov, qui est passée elle aussi par les privations de l’émigration, a trouvé sa vocation en tant qu’artiste. Elle a été reconnue pour la qualité de ses aquarelles dans différents pays. L’univers de son œuvre comporte des petites églises, des berges dans la forêt et des scènes de batailles. Après avoir quitté la Russie, l’aquarelle était pour la Grande duchesse le seul moyen d’existence.

Les premières années d’Alexandra à Nice ont elles aussi étaient dures. Elle a trouvé une chambre de bonne sous les toits. L’argent de la vente de ses aquarelles ne lui suffisait pas à payer les dépenses de logement et de nourriture. Elle fréquentait une école de danse où elle apportait son soutien aux enseignants, et elle devait s’y rendre à pied. En échange, ils lui permettaient d’assister aux exercices et aux cours. Parallèlement, elle continuait à réaliser de nouvelles aquarelles. On peut voir dans ces deux vécus individu

Dans sa jeunesse, Alexandra aquarelliste utilisait plusieurs techniques mais, mais pour elle, l’aquarelle sur papier humide correspondait le mieux à son caractère. Cette technique consiste à bien imprégner d’eau les deux côtés d’une feuille et à poser les couleurs en une seule séance. Utilisée pour la première fois par Turner, elle revient à la mode ces dernières années chez les peintres qui aspirent à la dynamique des touches, aux effets colorés, à la transparence unique et à la fluidité de ce que l’on dessine. L’apprentissage de cette technique demande du temps et de l’attention de la part du peintre qui doit connaître précisément la quantité d’eau à mettre sur le papier pour obtenir l’effet désiré (l’aquarelle est une peinture qui se dissout dans l’eau). L’erreur dans ce genre de peinture n’est pas réparable.

C’est cette  précision qui distingue les aquarelles d’Alexandra. Son album contient des œuvres que l’on peut éventuellement classer selon les thèmes suivants : « Les Fleurs », « Le Paysage », «la Nature morte », Les Impressions ». Chacun de ces thèmes permet d’évaluer sa compétence. Dans la série des fleurs, l’attention du peintre est concentrée sur les qualités décoratives de l’objet : une large gamme fleurie est incarnée dans les lotus, les coquelicots,  les fleurs de tournesols, les jacinthes, les iris. La série des iris est la plus importante. Les mélanges raffinés et marquants du mauve, du violet, du jaune fusionnent par la volonté du peintre et se transforment en courbures de feuilles fantasques, montrant le caractère de l’iris, connu depuis la nuit de temps. Présent au début de l’école Flamande, l’iris a toujours été considéré comme le symbole de la paix et de la tranquillité. En effet, le jeu fantasque des couleurs invite à la quiétude,  procure le plaisir esthétique. La tâche du peintre est d’autant plus difficile puisqu’il aspire à transmettre la magie de la fleur.

La surface humide de la feuille favorise les contours fragiles de la couleur, donne une liberté aux pétales d’une fleur, aux accents rouges d’un champ des coquelicots, à l’abondance bariolée d’un bouquet estival. Dans cette série des fleurs, en effet, la fantaisie créative d’Alexandra s’épanouit pleinement. Elle travaille dans son atelier sous influence de la nature. Parfois, pour saisir ses impressions elle utilise un appareil photo. Lorsqu’elle examine ces images, elle restitue dans sa mémoire des lieux de promenade, la sensation du vent frais, les odeurs. Sa mémoire visuelle s’unit avec sa mémoire émotionnelle. De  cette union nait et murit la conception qui, le moment venu se déverse sur la feuille mouillée. On a l’impression que l’aquarelle tente d’échapper au  contrôle du peintre. Néanmoins, il la guide vers le droit chemin par de petites touches du pinceau, en dessinant les détails dans « Les Artichauts »,  en transmettant de fines nuances dans « Les Pivoines ».

Les natures mortes exigent un travail plus précis, plus intense. Le monde des objets est plus réaliste alors Alexandra dessine des petits reflets rayonnants d’un samovar, la surface nacrée d’une coquille, la coupe d’un citron.  Le point de départ ici c’est la fantaisie. Voici comment le peintre raconte l’idée du tableau « Le Samovar » : « Depuis longtemps j’avais envie de dessiner un samovar. Depuis même mon arrivée en France. L’envie de dessiner un samovar russe parce qu’il fait partie intégrante de la culture russe.  J’ai pensé à mon enfance passé à la datcha, quand toute la famille était réunie, on chauffait le samovar et j’adorais boire ce thé. Je me souviens de l’odeur des bûches, du thé aux herbes et de la confiture « faite maison » avec les fruits du jardin. Le thé était délicieux, accompagné de conversations. Sans s’en apercevoir on pouvait en boire jusqu’à cinq tasses. Néanmoins, j’avais envie de peindre quelque chose de spécial, je ne sais pas pourquoi les œuvres de Tchekov et de Tourguenev me venaient à l’esprit. Pendant deux ans l’image a pris forme dans ma tête et puis, soudain, le samovar m’est apparu comme ça, beau, avec les reflets des églises russes ».

Dans la série des paysages l’effet décoratif devient secondaire. L’humeur est prédominante ici, il est la composante obligatoire du paysage à l’aquarelle. Les feuilles graphiques « Le Sentier du matin », « Venise », « Après la pluie », « L’Automne », les séries « Le Reflet » et « L’Hiver Russe » sont colorées des émotions et pleines de visions réalistes du peintre. Intuitivement Alexandra trouve cette singularité dans le paysage qui donne à ses œuvres une poésie inimitée. Ainsi le tableau « La Bourgogne » où l’on voit les toits rouges typiques de cette région « de vignoble », reflète l’amour de la vie de cette terre. Les paysages de l’hiver en Russie où  l’on aperçoit, à travers les branches des arbres, une église, sont un retour aux sources. De nombreux paysages de cette série sont peints avec beaucoup de réalité. Alexandra aime voyager, remarquer les détails architecturaux, les particularités de la lumière. Néanmoins, l’intuition de l’auteur joue un rôle important. Ses premières œuvres comme « Venise », « Amsterdam », « L’Autriche », « L’Irlande » ont été créées avant qu’Alexandra ne visite ces endroits. C’était un sujet complexe tel que le peintre pouvait imaginer chacune de ces villes. Plus tard, quand elle s’est retrouvée dans ces pays, elle a remarqué que ses dessins représentent bien certains traits particuliers et  l’atmosphère de ces lieux.

Le dessin abstrait « Le Ciel » composé sur les accords des couleurs est, en effet,  une quintessence des sensations de l’auteur. Il est étroitement lié au parcours du peintre, à  son départ de Russie et à ses débuts à Nice. « J’ai toujours su et pressenti que je vivrai à l’étranger, près de la mer mais je ne savais pas où. A mon arrivée à Nice, j’ai trouvé une mansarde avec une vue mer. Un jour, plusieurs années après, ma mère est venue me rendre visite. Tôt le matin j’ai entendu qu’elle m’appelait en me disant : « regarde par la fenêtre, c’est exactement le paysage que tu avais dessiné quand tu avais 15 ans : le lever du soleil, le mélange des couleurs, les palmiers et la mer ». Tous ces sentiments donnent naissance à une série que l’on peut nommer « Les Impressions ». Elles sont très différentes à commencer par les éclats purpurins de l’aube, par les signes avant-coureur de la tempête, jusqu’aux nénuphars bougés par le vent. La peinture la plus importante de cette série est « La Liberté ». Elle retrace le parcours de la vie d’Alexandra. Ella a choisi Nice, la plage de galets, le bleu profond de la mer. Ella a choisi de vivre et créer ici et n’a jamais douté de cette décision. Ce moment d’union des rêves d’enfance avec leur réalisation symbolique apparait dans cette délicate et poétique aquarelle « Le Garçon rêveur ». Le trait fort et coloré contraste ici avec la structure générale de l’œuvre froide et aristocratique, pour nous dire que la personne véritablement passionnée surmonte tous les obstacles.           

Olga Zotova, candidate d'histoire de l'art,
membre de la Maison des artistes de Russie

 

 

Biographie

 

2024 - Participation à l'exposition « Sotkano », Fondation culturelle Ekaterina, Moscou

2023 - Exposition personnelle à Nice, France;

2023 - Exposition personnelle dans la salle d'exposition de la cathédrale de Beaulieu-sur-Mer, France;

2023 - Exposition personnelle à la galerie « Excellance » de la ville de Saint-Jean-Cap-Ferrat, France;

2023 - Exposition personnelle pour l'ouverture d'une école d'opéra à Imperia, Italie;

2019 - Exposition "Voyage vers un rêve". Aquarelle et Soie. Salle d'exposition du Musée d'État de l'A.S. Pouchkine. Moscou. Russie;

2019 - Exposition personnelle à Cannes. France;

2018 - Selection et Participation à l'exposition Monaco-Japan, Monaco;

2018 - Selection et participation a l’exposition “En Fete” pour 90 ans de Maison de France a Monaco;

2017 - Concours International a Saint-Jean-Cap-Ferrat. LE PRIX DE LA VILLE DE MENTON 2017

2017 - Participation à l'exposition au Salon Pictural à Saint Jean-Cap-Ferrat;

2017 - Exposition personnel à la Chapelle Saint Elisabeth a Villefranche-Sur-Mer;

2017 - Exposition pendant le concours international de bouquets. Garden Club Monaco, créé en 1968 Princess Grace.

2017 - Exposition pour la fete des roses à la villa Ephrussi de Rothschild, Saint-Jean-Cap-Ferrat, France;

2017 - Participation à l'exposition Monaco-Japan, Prix -“PRIX CULTUREL DES ART PLASTIQUES” signé par Le Directeur des Affaires Culturelles Monaco;

2017 - Exposition personnel AIAP –UNESCO MONACO et presentation de la collection des foulards

2016 - Exposition personnel à La Rotonde de Lenotre, Beaulieu-Sur-Mer, France.

2016 - Exposition, 50 Anniversaire d’Association “Menton-Sochi”, Casino Barrier, Menton, France;

2016 - Participation à l'exposition Paque Russe, Cathedral Nicolas II, Nice, France;

2015 - Exposition “Symphony de la Cote d’Azur” à la villa Ephrussi de Rothschild, Saint-Jean-Cap-Ferrat, France;

2015 - Exposition à l'Hotel de Ville de Falicon, France.

2015 - Participation a l’exposition “Art Week”, Moscou, Russie.

2015 - Participation à l'exposition Monaco-Japan, Prix Jury-“PRIX ROSE DE MONACO”;

2014 - Publication du livre d'art « Alexandra Otieva. Aquarelle»; Le livre est enregistré dans la bibliothèque national de France;

2014 - Vernissage à la Rotonde, Beaulieu-Sur-Mer, France;

2014 - Exposition privée à Monaco;

2012 - Exposition à l'hotel «Hermitage» à Eze, France;

2010 - Publication de tableaux dans le livre Art et Nature. Editeur Patou, France;

2006 - Exposition privée à Nice, France;

2005 - Participation à une exposition d'art à l'Hotel de Ville de Malaussena, France;

2003 - Paticipation à l'exposition « Memories de France», salle des expositions de l'universite de Saratov, Russie;

2003 - Concours à l'Ecole nationale des beaux- art (Paris);

2003 - Exposition à Saratov. Russie, Prix Publique;

2002 - Participation à une exposition collective d’oeuvres d’Art et de Photographies “ de l’Art Russe” en France (Saint -Cloud);

Vignobles en septembre 2012
De la série des Iris, 2012
Ciel, 2012
Dreaming Boy, 2009
Automne 2001
Sentier du matin, 2012
Venise, 2003
Samovar, 2011
Album-livre "Aquarelle" dédié à 15 ans de créativité. Il est enregistré à la Bibliothèque Nationale de France.